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Pièce 45694

PRÉSENTATION

Type

Pièce

Auteur traduit
Titre

Louange de la France, et du Roy treschrestien Henry II

Incipit

Venez, ô mes doulces Carites

Langue

Français

Genres

Chanson (Vers)

Ode (Vers)

Commentaire

Traduction d'une canzone d'Annibal Caro (lié aux Farnèse) qui commence "Venite all' umbra de' gran gigli d'oro" et qui est composée au plus tôt dans la seconde moitié de 1553, vraisemblablement en 1554 (voir article en bibliographie). Henri Chamard fait l'hypothèse que la traduction de Du Bellay, qui est alors à Rome, est à peu près contemporaine du texte source.

La dernière strophe s'adresse à la "Chanson" dont Henri Chamard fait toutefois remarquer qu'elle correspond parfaitement à la facture d'une ode pindarique dans laquelle chaque troisième strophe (épode) est un dizain d'heptasyllabes, alors que les strophes et les antistrophes sont des dizains d'octosyllabes

La première strophe, qui semble assez éloignée du texte de Caro, pose un problème d'interprétation : au v. 4-5 les "giacinti" (jacinthes) du texte italien sont traduites par "noz Marguerites" et la suite du poème engagerait à reconnaître sous cette image topique Marguerite de France et Marguerite de Navarre, si cette dernière n'était déjà morte depuis 4 ou 5 ans au moment de la composition du texte. Au demeurant la future reine Margot, fille de Henri II, ne paraît pas pouvoir être concernée par l'évocation, même si elle est née en mai 1553 : on s'expliquerait mal, malgré l'appel du jeu onomastique, que les Carites '"honor[ent]" davantage cette fillette que ses sœurs aînées, Claude et Elisabeth, toujours vivantes. L'hypothèse que la seconde Marguerite, "naïv[e] " (v. 4) et "bell[e] fleu[r]" (v. 14) protégée de la morsure du soleil par le nom de cet autre astre qu'est Henri II (v. 11-20) soit la femme du roi, Catherine de Médicis, paraît improbable et maladroite, surtout sous la plume avertie d'un Du Bellay, même si on pourrait penser que cette association inhabituelle pourrait procéder de celle - au contraire topique - de Catherine à Junon (v. 121), déesse dont le texte précise qu'elle est à la fois "compaigne / Et sœur" de Jupiter. Toutefois l'hypothèse reste peu convaincante.

À la rigueur, on pourrait plutôt imaginer que sous cette image Du Bellay évoque la maîtresse du roi, Diane de Poitiers, dont le prénom, lié à la lune pourrait expliquer l'allusion, v. 13-20, au risque de décoloration que le vrai soleil fait courir aux deux Marguerites. À notre connaissance, néanmoins, Du Bellay n'use pas ailleurs des images de la marguerite ou de la perle (traduction du latin margarita) pour parler de Diane de Poitiers. Même si cette dame peut paraître la grande absente d'un texte qui évoque en revanche la fille naturelle qu'a eue Henri II avec une maîtresse italienne mais qui porte le même prénom qu'elle, l'hypothèse nous paraît à ce stade beaucoup trop fragile pour que nous intégrions son nom à la liste des personnes évoquées par la pièce.

Dans la liste des relations indiquées, manque donc la personne non identifiée représentée par cette image florale et qui devrait se placer à côté du nom de Marguerite de France et avant celui de Henri II.

Statut fiche

Terminé


BIBLIOGRAPHIE

Du Bellay Joachim, Œuvres poétiques V. Recueils lyriques ***, éd. Henri Chamard, Paris, Hachette, coll. S.T.F.M, 1923, p. p. 308-317.


ATTESTATION (1 édition)

Œuvre principale dans Du Bellay Joachim, Du Bellay Joachim, Louange de la France et du Roy treschrestien Henry II. Ensemble un discours..., Paris, Morel Fédéric I, Sertenas Vincent, 1560, f. 2 r° - 5 v°


PERSONNES (14 citations)

évoque Marguerite de France, duchesse de Berry (5 Jun 1523-15 Sep 1574) - localisation : "noz Marguerites" (v. 4) ; "ces deux naïves fleurs" (v. 5) ; "ces belles fleurs" (v. 15) [La seconde Marguerite n'est pas identifiée.]

s'adresse à Henri II (31 Mar 1519-10 Jul 1559)

mentionne Henri II (31 Mar 1519-10 Jul 1559)

évoque Charles Quint (24 Feb 1500-21 Sep 1558) [personne critiquée ; "invicible Auguste" (v. 77) ; "O combien du grand Typhée / La cheute rejouisra / Tout le monde (v. 110-112)]

évoque Catherine de Médicis (13 Apr 1519-5 Jan 1589) ["la grand' Junon, sa compaigne" (v. 121)]

évoque François II (19 Jan 1544-5 Dec 1560) ["D'un plus heureux nombre de Dieux / [Catherine de Médicis] Est heureusement accouchée" (v. 129-130)]

évoque Elisabeth de France (2 Apr 1545-3 Oct 1568) ["D'un plus heureux nombre de Dieux / [Catherine de Médicis] Est heureusement accouchée" (v. 129-130)]

évoque Claude II de France (12 Nov 1547-21 Feb 1575) ["D'un plus heureux nombre de Dieux / [Catherine de Médicis] Est heureusement accouchée" (v. 129-130)]

évoque Marguerite de France (reine de Navarre puis reine de France) (14 May 1553-27 Mar 1615) ["D'un plus heureux nombre de Dieux / [Catherine de Médicis] Est heureusement accouchée" (v. 129-130)]

s'adresse à Catherine de Médicis (13 Apr 1519-5 Jan 1589) - localisation : v. 131 [Jeu sur le sens du prénom Catherine, qui réfère à la pureté]

s'adresse à Marguerite de France, duchesse de Berry (5 Jun 1523-15 Sep 1574) ["Minerve nouvelle" (v. 151)]

évoque François Ier (12 Sep 1494-31 Mar 1547) [personne morte ; "Jupiter" (v. 152)]

évoque Diane de France (25 Jul 1538-11 Mar 1619) ["la jeune Cynthienne" (v. 181)]

évoque Farnese Orazio (1 Feb 1532 to 29 Feb 1532-18 Jul 1553) ["son Endymion" (v. 182)]


POUR CITER CETTE FICHE

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Claire Sicard et Pascal Joubaud, Notice Texte 45694, Scripta Manent, état du : 03 novembre 2024